En tant que propriétaire bailleur, vous pouvez être confronté à la situation délicate des loyers impayés. Face à cette problématique, il est essentiel de connaître vos droits et les démarches à suivre pour obtenir le recouvrement de ces sommes dues. Dans cet article, nous vous guidons étape par étape et vous apportons des conseils d’expert pour gérer au mieux cette situation.
Le rôle du contrat de bail
Le contrat de bail est la première ligne de défense contre les loyers impayés. Il doit contenir des clauses claires et précises concernant le montant du loyer, la date d’échéance et les conditions de paiement. Veillez également à inclure une clause résolutoire prévoyant la résiliation automatique du bail en cas de non-paiement du loyer après un certain délai. Cette clause permettra d’accélérer la procédure judiciaire en cas de litige.
Mise en demeure et relances amiables
Avant d’entamer une procédure judiciaire, il est recommandé d’envoyer au locataire défaillant une mise en demeure par lettre recommandée avec accusé de réception. Ce courrier doit rappeler au locataire ses obligations contractuelles (paiement du loyer) et lui accorder un délai raisonnable (généralement 8 jours) pour régulariser sa situation. Passé ce délai, vous pouvez adresser une seconde mise en demeure et envisager la saisine du tribunal compétent.
Parallèlement, il est important de maintenir un dialogue avec le locataire pour tenter de trouver une solution amiable. N’hésitez pas à lui proposer un échéancier de paiement ou à envisager un éventuel avenant au contrat de bail pour adapter les conditions à sa situation financière.
La garantie Visale
Si votre locataire est éligible, vous pouvez bénéficier de la garantie Visale, un dispositif de cautionnement gratuit proposé par Action Logement. Cette garantie couvre les impayés de loyer (charges incluses) pendant 36 mois maximum, dans la limite d’un plafond déterminé en fonction du type de logement et de la zone géographique. En cas d’impayés, Action Logement prendra en charge le paiement des loyers et se retournera ensuite contre le locataire pour obtenir remboursement. Pour bénéficier de cette garantie, il faut que votre locataire ait moins de 30 ans ou qu’il soit salarié du secteur privé en période d’essai.
Saisine du tribunal compétent
Si malgré vos relances amiables et mises en demeure, le locataire ne régularise pas sa situation, vous pouvez saisir le tribunal compétent, généralement le tribunal d’instance ou le tribunal judiciaire selon les cas. Vous devrez alors constituer un dossier comprenant notamment :
- Le contrat de bail et ses éventuels avenants
- Les quittances de loyer impayées
- Les mises en demeure et relances amiables envoyées
- Tout document prouvant la réception des courriers par le locataire (accusés de réception)
En fonction de la situation, le juge pourra ordonner :
- La résiliation du bail et l’expulsion du locataire
- L’octroi de dommages-intérêts au profit du bailleur
- La condamnation du locataire à payer les arriérés de loyers et charges impayés
Recours à un huissier de justice
Une fois la décision judiciaire obtenue, vous devrez faire appel à un huissier de justice pour signifier celle-ci au locataire. L’huissier pourra également procéder à l’expulsion du locataire si celle-ci a été ordonnée par le juge. Enfin, l’huissier pourra engager des mesures d’exécution forcée (saisie sur salaire, vente des biens saisis, etc.) afin d’obtenir le paiement des sommes dues.
Gérer les conséquences d’une expulsion
En cas d’expulsion, vous devrez veiller à récupérer votre logement dans les meilleures conditions possibles. Il est recommandé de réaliser un état des lieux de sortie avec le locataire ou, à défaut, en présence d’un huissier. Si des dégradations sont constatées, il convient de se retourner contre le locataire pour obtenir réparation.
En outre, si le logement est resté inoccupé pendant plusieurs mois, vous devrez probablement engager des travaux de remise en état et/ou de mise aux normes. Pensez à vérifier que votre assurance propriétaire non occupant (PNO) couvre bien les éventuels sinistres survenus durant cette période d’inoccupation.
Dans tous les cas, il est important d’être accompagné par un professionnel du droit (avocat, huissier) pour garantir la bonne exécution des démarches et assurer la protection de vos droits en tant que bailleur.
Face aux loyers impayés, la vigilance est donc de mise dès la rédaction du contrat de bail et tout au long de la relation locative. En privilégiant le dialogue et en connaissant bien vos droits et obligations, vous serez mieux armé pour faire face à cette situation et obtenir le recouvrement des sommes dues.